Bonjour !
La semaine dernière je suis retourné comme chaque mois dans l’Adamaoua, à Tibati, pour les réunions avec les représentants du Ministère sur ce chantier que je suis.
J’avais fait un article une première fois à ce sujet, « Sweet Home Adamaoua ». Et depuis, le chantier a bien avancé. Sur l’ouvrage principal, on en est là :
Alors qu’on en était là :
Et là :
Alors qu’on en était là :
Bref manque plus qu’une pile et le tablier. Ce petit ouvrage aurait pris assez peu de temps en France, mais ici, avec les conditions plus que difficiles, tout est lent… Et avec les vaches qui se promènent sur le chantier, ça fait un peu d’animation !
Après une réunion de plusieurs heures pour parler des problèmes du chantier (des retards, comme souvent dans le BTP) je suis rentré le lendemain par la route, avec le Chef de Mission. C’était un peu long, 14h porte à porte, mais assez joli. Une piste, de la largeur d’une seule voiture. On a passé les 4 premières heures sans croiser une seule voiture !
Un peu plus loin, on aperçoit cet espèce d’énorme caillou/colline, qui est un rejet de magma, qui a durci au fur et à mesure.
Heureusement notre voiture n’est pas trop haute, on passe dessous cet arbre couché.
Puis au bout d’un moment, la faim nous prenant, nous nous sommes arrêtés dans un village, dans ce petit restaurant :
Et là on m’a proposé :
- Raton Laveur
- Buffle
- Singe
Bon je vous laisse deviner ce que j’ai pris…
Oui ok c’est mal, ce sont nos cousins dans l’évolution, faut pas, etc. Mais bon c’était juste un petit bout pour gouter, faut tout tester dans la vie !
Bon de toute façon, trop épicé, j’ai pas senti le goût de la viande… Et à coté, c’est de l’igname jaune, sorte de patate (existe aussi en blanc).
Plus au sud, avant Yaoundé, on tombe sur le Pont de l’Enfance. Et il se trouve que ce dernier est en travaux. Donc pendant ce temps, on a mis un bac en place, accroché de chaque côté de la rivière, pour faire traverser les gens et les véhicules. Assez amusant !
Cette route, est appelée « Route de Yoko », du nom du village célèbre que l’on traverse. Et à Yoko il y a surtout une prison très connue des Camerounais, au même titre que celle de Tcholliré (voir l’article C’est le Nord) pour avoir permis à Ahidjo, l’ancien président du Cameroun (le seul qu’il y a eu avec Paul Biya en 60 ans de « démocratie »…) d’enfermer tous ceux qui n’étaient pas tout à fait de son avis… Une prison politique donc, devenu aujourd’hui une prison plus classique.
Le Chef de Mission avec qui j’étais, a souhaité visiter la fameuse prison. Nous y sommes donc allés, avons offert un sac de 50 kg de riz à la prison en guise de « droit d’entrée » et avons pu voir un peu les installations, mais pas les cellules. Un peu bizarre comme visite, mais pas inintéressant. Mais photos interdites... Il est dit dans les légendes urbaines qu’une fosse à crocodiles se trouve au centre de la prison, et que les gardiens n’ont qu’à pousser les prisonniers dedans directement depuis leur cellule pour les éliminer. Je vous confirme qu’il n’y a rien de tout ça ! Il n’y a de tout façon pas une goutte d’eau dans cette région aride…
Et comme on a eu l’occasion de rencontrer les prisonniers, ceux-ci vendent quelques objets qu’ils fabriquent. J’ai donc acheté un chapeau de paille à un prisonnier !